Alors que je vais bientôt commencer un cycle de séances de sophrologie au sein d'un Ehpad à Randan, dans le cadre d'un appel à projet et en lien avec la psychologue et les animatrices de l'établissement, j'avais envie de parler des aidants et des problématiques qu'ils rencontrent souvent.
Nous sommes tous amenés à être des proches aidants à un moment ou à un autre de notre vie. C'est parfois dans la "logique" des choses : nous aidons nos parents âgés ou notre parent âgé (ce qui ne veut pas dire que c'est plus facile pour autant).
Parfois, assez souvent hélas, on peut être amené à accompagner un parent ou un conjoint malade jeune, ou son enfant, atteint d'une maladie chronique ou aigüe, physique et/ou mentale.
Être aidant, c'est assumer, de façon permanente ou irrégulière l'accompagnement d'une personne en perte d'autonomie. Les aidants sont de plus en plus nombreux en France, et, en fonction du niveau d'aide apportée, leur nombre est estimé entre 4 et 11 millions.
Parmi les 83 % d'aidants familiaux (les autres étant des proches aidants, sans forcément de lien de famille), 44 % sont des conjoints, 13 % sont des parents, 12 % des enfants et 62 % sont des femmes.
Le rôle de l'aidant est primordial, mais souvent épuisant, à la fois physiquement et psychiquement. Les aidants sont d'ailleurs plus exposés aux risques de maladie, chronique notamment, et ont parfois tendance à s'isoler. Des troubles apparaissent fréquemment : sommeil perturbé, anxiété, surmenage, peur de l'avenir, ruminations...
On observe aussi souvent une culpabilité qui renforce la difficulté de l'aidant à se faire aider. C'est pourtant extrêmement important pour tenir sur la longueur. Être aidant s'apparente à une course de fond, et c'est important d'être soutenu, écouté, considéré.
J'ai souvent eu l'occasion d'accompagner des aidants en séance, en grande majorité des femmes, que ce soit pour leur(s) parent(s), leur conjoint ou leur enfant. La sophrologie leur offre une bulle de répit, leur permet de souffler, au sens propre comme au sens figuré.
La pratique leur permet de relâcher les tensions corporelles (notamment quand la personne aidée n'a que très peu d'autonomie et doit être manipulée régulièrement) et les tensions mentales. Elle leur permet aussi d'apprendre à mobiliser leurs ressources internes pour faire face au quotidien.
Pour les aidants, la sophrologie peut être pratiquée en individuel, ce qui va permettre de personnaliser davantage l'accompagnement, mais les séances de groupe sont également très intéressantes car elles permettent de rompre l'isolement et de prendre conscience que d'autres vivent la même chose, donc de se sentir moins seul.